QUELQUES TOUCHES AU PORTRAIT DU PEUPLE RUSSE
January 15, 2015
*Les slaves orientaux, leur position en Europe et dans le monde*
Les salves orientaux se compose de trois peuples apparentés: les russes, les ukrainiens et les biélorusses. Tous les trois, ils remontent vers l’ethnie protorusse qui se forma avec l’apparition de la Rus comme l’État unifié. Cette ethnie, à son tour, remonte vers les tribus slaves qui habitaient dans de vastes espaces de la plaine d’Europe orientale ou dans le bassin du fleuve Dniepr – depuis la mer Baltique au nord jusqu’à la mer Noire au sud.
La formation de l’État russe ancien date de 862 lorsque les varègues scandinaves sont invités à Novgorod, la première capitale russe. Ensuite, la capitale s’établit à Kiev, le pouvoir se consolide, l’État se centralise et en 988, malgré la résistance des dirigeants varègues qui professent le paganisme la Russie adopte le christianisme. Cet événement constitue la plus grande date pour la formation de l’État russe, pour le développement de sa culture et de sa conscience nationale. Déjà Yaroslav le Sage, le fils du prince Vladimir qui fait christianiser la Rus, se considère de plein droit comme un des plus importants gouverneurs d’Europe tandis que sa fille Anna devient une des reines françaises les plus fameuses.
Pourtant, tous les États médiévaux supportèrent les périodes de morcellement féodal. La Rus ne fait pas exception. Affaiblie, divisée en lambeaux – principautés, elle devient la proie d’un ennemi puissant tel que les tatars et les mongols. Malgré la résistance acharnée, les princes russes n’ont pas assez de sagesse pour se réunir et ils deviennent les vassaux de la Horde d’or.
Toutefois, la résistance héroïque contre les barbars au nom de la liberté et de la foi constitue le facteur d’affaiblissement de l’invasion tataro-mongolienne en Europe chrétienne, cette invasion étant étouffée déjà sur le territoire des polonais, voisins les plus proches de la Rus. On peut affirmer que dans cette époque la Rus devient l’écran de protection de l’Europe contre l’expansion asiatique. Donc, la Rus a occupé une place très importante au système mondial déjà à l’époque médiévale.
La niche historique destinée aux slaves orientaux s’associe, d’habitude, aux particularités de leur position géographique à la charnière de deux civilisations : celle orientale et celle occidentale. L’aspect géographique constitue, sans doute, un des facteurs principaux mais pas unique qui détermine le lieu des slaves orientaux en Europe et dans le monde, ce lieu étant déterminé, pour une bonne part, par les particularités culturelles, les caractéristiques nationales et, bien sûr, par l’orthodoxie.
Les nations «frontalières», c’est-à-dire les peuples se trouvant à la charnière des civilisations différentes, voire opposées par leur caractère, possèdent toujours les traits rapprochants. Par exemple, nos voisins et les frères slaves (polonais, tchèques, slovaques) ne sont pas plus proche des Russes, dans l’optique historique, que les espagnols éloignés sur le plan territorial. Bien entendu, nous ne prenons pas en considération la proximité linguistique. En ce qui concerne les espagnols, ceux-ci, pareils aux slaves orientaux, se trouvaient à la frontière de deux civilisations : chrétienne et musulmane ayant supporté une longue période d’asservissement arabe et ayant servi d’écran protecteur contre l’expansion orientale en Europe. Les peuples de la péninsule Ibérique ainsi que les peuples de l’Europe de l’Est supportèrent un important impact des conquérants qui influençaient non seulement leur mode de vie et la culture mais aussi la formation du type national tout en gardant leur religion, la conscience nationale, la langue et les principes basiques de leur culture.
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